Qu’est-ce que la leptospirose et comment un chien l’attrape-t-il ?
La leptospirose est une maladie causée par des bactéries appelées leptospires, largement répandues dans la nature. Les rongeurs, en particulier les rats, sont les premiers porteurs de ces bactéries et constituent un réservoir majeur. Bien qu'ils ne présentent aucun symptôme, ils excrètent massivement ces bactéries dans leurs urines, contaminant ainsi les eaux stagnantes et le sol.
Ces bactéries sont sensibles à la chaleur, à l'acidité et aux rayons UV, ce qui les rend plus présentes dans des environnements alcalins comme les étangs, les mares ou les zones marécageuses. Les endroits semi-obscurcis et frais sont également à risque, principalement pendant les saisons d'automne et de printemps en Europe.
Lors de promenades, par exemple, votre chien peut entrer en contact avec de l'eau stagnante contenant les urines contaminées, ce qui peut conduire à une infection. Les bactéries peuvent alors pénétrer à travers les muqueuses ou à travers la peau, surtout si ces dernières sont blessées ou fragilisées par l'humidité. Le risque d'infection est plus élevé chez les jeunes chiens, adultes, mâles, de races moyennes et de chasse, en raison de contacts fréquents avec la faune sauvage.
Quels sont les symptômes de la leptospirose chez le chien ?
La sévérité des symptômes que l'on observe chez le chien est influencée par plusieurs éléments, tels que la quantité de virus à laquelle il a été exposé, la force du virus lui-même et la manière dont son corps réagit et combat le virus via la réponse immunitaire déclenchée.
Dans les deux semaines suivant l'infection, les bactéries se propagent dans le corps de votre chien, affectant des organes tels que les reins et le foie. La contamination rénale est particulièrement préoccupante. En effet, en plus d’affecter votre animal, elle peut entraîner l'excrétion d'urines infectieuses pendant plusieurs mois. De plus, les vaisseaux peuvent également être touchés, entraînant des anomalies de la circulation sanguine.
Il est important de noter que certains animaux infectés peuvent ne pas présenter de symptômes tout en excrétant des leptospires. Cependant, d'autres chiens partageant leur environnement peuvent développer des formes plus graves à évolution rapide.
En général, les chiens atteints présentent initialement de la fièvre (entre 39,5 et 40°C), de la fatigue, des douleurs abdominales, des vomissements et de la diarrhée parfois sanguinolente. De plus, une perte d'appétit est généralement observée chez les chiens affectés. Des formes particulières peuvent survenir : la forme pulmonaire (70% des cas) qui entraîne des troubles respiratoires ou la forme articulaire provoquant des douleurs articulaires et une démarche raide.
L'insuffisance rénale aiguë est l'une des complications majeures de la leptospirose, se manifestant par une augmentation de la production d'urine et de la consommation d'eau, des vomissements et une déshydratation. Dans les cas les plus sévères, votre chien peut cesser d'uriner. Aussi, un ictère, identifiable par une coloration jaunâtre de la peau, des gencives et de la sclérotique (membrane entourant l’œil) peut également être observé.
La leptospirose est une maladie grave, il est donc crucial de la détecter assez tôt : si vous constatez la présence de ces symptômes chez votre chien, nous vous conseillons de contacter au plus vite votre vétérinaire. Effectivement, en plus de présenter un danger pour votre animal, la leptospirose est une zoonose. Cela signifie qu’elle peut être transmise aux humains. Si votre vétérinaire pose un diagnostic de leptospirose, il vous sera conseillé de prendre contact avec votre médecin traitant.
Existe-t-il un vaccin contre la leptospirose chez le chien ?
Chez le chien, la vaccination contre la leptospirose est une pratique courante et réalisée en routine. La primo-vaccination requiert deux injections à un mois d’intervalle. Un rappel annuel sera par la suite nécessaire pour maintenir l’efficacité du vaccin.
Il existe différentes souches de leptospires, bactéries responsables de cette maladie. Les premiers vaccins ciblaient les formes les plus répandues lors de leur création, ce qui a contribué à réduire leur incidence. À présent, les vaccins actuels sont adaptés à d'autres types de leptospires : ils sont dits "tétravalents" car ils protègent contre quatre bactéries différentes de cette maladie.
Attention, un chien vacciné peut encore contracter la leptospirose. En effet, il n'existe pas de protection pour lutter contre l’ensemble des souches de leptospires.
D'autres mesures préventives incluent la réduction du contact avec les espèces réservoirs telles que les rats (faune sauvage). Il est donc crucial de s'assurer que votre jardin ou votre maison ne soit pas fréquenté par ces rongeurs et d’en limiter leur présence (ne pas laisser de croquettes à l’extérieur par exemple). Il est également essentiel de prendre des mesures pour limiter le contact de votre chien avec des étendues d’eau stagnante potentiellement contaminées, telles que les mares, les étangs ou les marécages lors de vos promenades. Pour vos sorties, favorisez plutôt les endroits où l'eau s’écoule comme les rivières.
Quelles sont les chances de survie d’un chien atteint de leptospirose ?
Afin d’établir le diagnostic, plusieurs examens complémentaires seront réalisés par votre vétérinaire. Dans un premier temps, il réalisera une prise de sang ainsi que des analyses sanguines. De l’urine peut aussi être prélevée pour être analysée. Une radiographie du thorax pourra confirmer l’atteinte pulmonaire et une échographie abdominale confirmera l’atteinte digestive.
La sélection de la méthode diagnostique pour la leptospirose dépend de plusieurs facteurs, dont la durée des symptômes, le statut vaccinal et l'administration éventuelle d'antibiotiques.
Concernant le traitement, il est crucial de l'initier précocement. Pour stabiliser l’état général de votre chien et lui garantir un traitement adéquat, il peut rester hospitalisé plusieurs jours chez votre vétérinaire.
Votre vétérinaire combinera un traitement antibiotique et un traitement symptomatique. Si les reins sont atteints, votre chien sera perfusé. Dans les cas les plus sévères, une dialyse peut être proposée. Si la fonction respiratoire est atteinte, un apport d’oxygène sous sédation peut s’avérer nécessaire. Par ailleurs, des protecteurs de la muqueuse digestive peuvent être administrés et une nutrition par sonde peut être mise en place.
Il est à noter que la vaccination est indispensable, car elle augmente fortement les chances de survie de votre chien. Le taux de survie en structure hospitalière est de 70 à 75%.
Par ailleurs, même après avoir récupéré, votre chien peut encore présenter des problèmes digestifs, rénaux et pulmonaires. Il est donc recommandé de rester vigilant quant à sa santé et de continuer à le surveiller avec attention.