1 / Les symptômes chez le chien cardiaque sont nombreux
Il existe différents symptômes chez le chien cardiaque : fatigue, essoufflement, difficultés respiratoires, perte d’appétit, amaigrissement, distension abdominale, cyanose (muqueuses devenant bleutées)… Si votre chien présente l’un de ces signes, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire traitant.
Si dans certains cas, les signes cliniques sont très peu prononcés, ils peuvent aussi être plus graves et mettre en jeu la vie de votre chien. Les symptômes peuvent aussi évoluer avec le temps.
2/ Comment votre vétérinaire peut déterminer si les symptômes présents sont liés à une insuffisance cardiaque ?
Avec les éléments que vous pourrez rapporter à votre vétérinaire, celui-ci pourra suspecter une maladie cardiaque. Les signes cliniques sont néanmoins peu spécifiques et peuvent être aussi dus à d’autres affections : atteinte laryngée, trachéale, maladie pulmonaire, insuffisance rénale…
L’examen clinique pratiqué au cours d’une consultation est une étape indispensable pour mettre en évidence une maladie cardiaque. A l’auscultation, différents éléments peuvent conduire à ce diagnostic : souffle cardiaque, troubles du rythme, bruits pulmonaires anormaux, bruits cardiaques assourdis. L’examen clinique peut aussi mettre en évidence un pouls modifié, une couleur anormale des muqueuses, des fréquences respiratoire et cardiaque anormales, des mouvements respiratoires accentués…
La mise en évidence de certains de ces symptômes peut conduire votre vétérinaire à prescrire des examens à votre chien.
3/ Un souffle cardiaque peut tout aussi bien être bénin que grave
L’auscultation cardiaque permet d’entendre les bruits du cœur, normalement ceux-ci sont francs et courts. Un bruit anormal peut s’ajouter à cette auscultation, on parle alors de souffle cardiaque. Ces souffles sont le plus souvent dus à des turbulences ou à une accélération du sang dans l’une des portions du cœur, en raison d’une anomalie valvulaire (valvulopathie) ou d’une communication normalement non présente entre deux cavités (communication interventriculaire, communication interatriale, persistance du canal artériel).
Un cœur normal peut parfois émettre des bruits inhabituels sans maladie cardiaque significative. Même si la présomption peut être très forte dans certains cas, l’auscultation seule est donc insuffisante pour savoir si les signes cliniques sont dus à une maladie cardiaque.
4/ Le diagnostic d’insuffisance cardiaque nécessite une radiographie thoracique et une échographie cardiaque
Afin de déterminer si les signes cliniques sont dus à une affection cardiaque, les examens d’imagerie médicale sont les plus performants.
La radiographie thoracique permet l’étude de la taille et de la forme du cœur. Une cardiomégalie (augmentation de la taille du cœur) peut ainsi être diagnostiquée. Elle permet aussi de déterminer si des conséquences sur les poumons ou l’espace pleural sont présentes : congestion pulmonaire, œdème pulmonaire, épanchement pleural (liquide autour des poumons).
L’échographie cardiaque avec analyse Doppler est l’examen de choix pour explorer un souffle cardiaque. Cet examen permet l’étude fine de l’ensemble des structures anatomiques cardiaques : muscle cardiaque (myocarde), valves, cavités cardiaques. Les mouvements cardiaques, les flux sanguins et leurs anomalies peuvent aussi être étudiés avec précision. C’est cet examen qui permet de déterminer si un souffle cardiaque est du à une maladie conséquente et savoir si celle-ci est grave.
En cas de troubles du rythme, un électrocardiogramme peut être également nécessaire. Cet examen étudie l’activité électrique du cœur. Dans certains cas, un Holter peut aussi être prescrit. Il s’agit d’un électrocardiogramme portatif, qui enregistre l’activité électrique cardiaque pendant plusieurs heures.
Enfin, des marqueurs peuvent être dosés dans le sang, pour savoir si une souffrance cardiaque est présente (NT-proBNP, Troponines I notamment). Une mesure de pression artérielle est souvent réalisée, afin de vérifier si une hypertension ne vient pas aggraver la maladie.
5/ Il existe beaucoup de maladies cardiaques différentes
Comme chez l’Homme, il n’existe pas une maladie cardiaque, mais des maladies cardiaques. Certaines sont congénitales, liées à des malformations du cœur : persistance du canal artériel, sténose valvulaire, communication interventriculaire par exemple. D’autres s’acquièrent avec le temps : maladie valvulaire dégénérative mitrale, cardiomyopathie dilatée, myocardite…
Au sein même d’une maladie cardiaque, il existe différents stades de gravité ou d’évolution. C’est encore ici l’échographie cardiaque qui permet d’en faire le diagnostic.
Certaines races de chiens sont particulièrement prédisposées à une ou plusieurs maladies cardiaques. Il existe des dépistages à réaliser pour ces races.
6/ À chaque maladie cardiaque, un traitement peut être adapté
La prise en charge thérapeutique de chaque maladie est adaptée selon les signes cliniques présents et les résultats des examens d’imagerie et en particulier de l’échocardiographie. Ces traitements sont souvent nécessaires pour faciliter le travail du cœur, favoriser son vieillissement, améliorer la contraction du muscle cardiaque ou encore lutter contre ses conséquences (œdème pulmonaire, hypertension artérielle pulmonaire).
Dans certains cas, un traitement chirurgical est possible : persistance de canal artériel, sténose pulmonaire, tamponnade cardiaque notamment.
7/ Une hospitalisation peut être jugée nécessaire par votre vétérinaire.
Dans les cas les plus graves, une hospitalisation peut être proposée par votre vétérinaire. Elle permet alors d’apporter des soins plus poussés à votre chien : traitement par voie intraveineuse, oxygénothérapie, surveillance de la pression artérielle. Cette hospitalisation peut durer plusieurs jours si nécessaire.
8/ Un traitement à vie est souvent nécessaire.
Les chiens atteints de maladie cardiaque ont le plus souvent besoin d’un traitement à vie. Ces traitements ne prennent que très peu de temps au quotidien et sont simples à administrer.
9/ L’alimentation est un élément majeur du traitement du chien cardiaque.
Lorsqu’une maladie cardiaque est diagnostiquée, il est généralement nécessaire d’adapter l’alimentation. Comme chez l’Homme, les apports salés sont à proscrire et certains aliments seront donc fortement contre-indiqués :charcuterie, pain, fromage en particulier.
Certains apports en quantité adaptée sont en revanche conseillés pour le bon fonctionnement cardiaque : L-carnitine, taurine…
Il faut aussi veiller à ce que votre chien ne soit pas en surpoids. Des aliments spécifiques pour les chiens atteints d’une maladie cardiaque existent, votre vétérinaire traitant saura vous conseiller.
10/ Surveiller régulièrement son chien cardiaque permet de détecter au plus tôt une évolution de la maladie.
Les maladies cardiaques sont susceptibles d’évoluer avec le temps. Une surveillance régulière est un élément clé pour s’assurer d’une prise en charge adaptée de la maladie cardiaque de votre chien.
Cette surveillance est double : à la maison et à travers des contrôles vétérinaires réguliers.
Une fois le diagnostic de maladie cardiaque posé, un planning de contrôle vétérinaire régulier sera mis en place. Selon les cas, il peut s’agir uniquement d’examen clinique ou alors de nouveaux examens peuvent être à prévoir (contrôles radiographiques, échocardiographiques, bilans sanguins…).
Au quotidien, certains signes doivent faire suspecter une aggravation de la maladie cardiaque : augmentation de la fréquence respiratoire, essoufflement anormal, apparition d’une toux profonde, perte d’appétit. Si vous observez l’un de ces signes, prenez contact avec votre vétérinaire traitant.