La rupture des ligaments croisés chez le chien
L’articulation du genou est une articulation complexe : outre des os, elle compte plusieurs ligaments, tendons et autres cartilages fibreux, tels que les ménisques, indispensables pour un fonctionnement optimal. Contrairement à l’être humain, dont les ligaments croisés se déchirent généralement à la suite d’un accident (de sport), chez le chien il s’agit souvent d’une maladie dégénérative qui évolue progressivement. Elle se termine par la rupture (déchirure) des ligaments croisés, principalement le ligament antérieur. Cela entraîne des boiteries plus ou moins importantes et une instabilité du membre, les ligaments croisés empêchant normalement, entre autres, que le fémur glisse sur la surface articulaire tibiale inclinée vers l’arrière.
La TPLO chez le chien : de quoi s’agit-il ?
La « TPLO », opération des ligaments croisés chez le chien, est une autre technique visant à stabiliser les ligaments croisés. Il s’agit ici de faire pivoter l’angle du plateau tibial (surface articulaire tibiale), habituellement de 25° environ (différent d’un chien à l’autre), jusqu’à une angle 5° environ. Pour déterminer les valeurs exactes, des radios spéciales sont réalisées avant l’opération, sur lesquelles l’angle du plateau peut être mesuré. L’opération s’effectue sous anesthésie générale. Le chirurgien scie le plateau tibial et modifie son orientation, de telle sorte que la surface articulaire se retrouve quasiment horizontale (5°). Le tibia est ensuite refixé dans la nouvelle position à l’aide de vis et d’une plaque spéciale. Cela entraîne une modification de la répartition des forces dans l’articulation, maintenant aussi capable de fonctionner de manière stable sans ligaments croisés, le fémur ne risquant plus de glisser. Les implants de la nouvelle génération restent souvent définitivement en place.
Comme pour toutes les opérations sous anesthésie générale, le chien doit être à jeun pour l’opération des ligaments croisés. Votre vétérinaire vous communiquera les éventuelles autres précautions à prendre en vue de cette opération, par exemple si votre chien doit recevoir certains médicaments. Après l’intervention, l’animal reste sous surveillance vétérinaire jusqu’à ce qu’il ait repris pleinement conscience.
Par ailleurs, il arrive souvent que l’instabilité du genou ait entraîné un écrasement et une déchirure des ménisques. Cette blessure pouvant risquer de provoquer de fortes douleurs plus tard, avant l’opération de la TPLO chez le chien, les parties lésées du ménisque sont retirées de l’articulation du genou.
Possibilités et limites de la TPLO
Il n’est malheureusement pas possible d’éliminer une arthrose déjà présente. Les fortes douleurs présentes avant l’opération sont toutefois sensiblement atténuées ou disparaissent complètement et la progression de l’arthrose est ralentie.
Processus de guérison suite à une TPLO et suivi post-opératoire
Récupération après une intervention de TPLO pour chien
Après l'intervention chirurgicale de TPLO (Ostéotomie Tibiale Proximale), des analgésiques sont administrés en perfusion continue pendant 24 heures. Une fois le sevrage des analgésiques effectué, la sortie peut être programmée. La majorité des chiens quittent la clinique moins de 36 heures après l'opération, et dans la plupart des cas, votre compagnon peut déjà poser le membre affecté lors de sa sortie.
Suivi post-opératoire et premières étapes de récupération
Comme pour toute chirurgie orthopédique, la TPLO nécessite un suivi rigoureux après l'opération. Durant les premières semaines postopératoires, il est essentiel de limiter l’activité physique pour permettre une bonne cicatrisation. Pendant les 4 premières semaines, seules des promenades hygiéniques au pas et en laisse sont autorisées. Aucun exercice en liberté n’est permis, et le chien doit être tenu en laisse pendant 6 à 8 semaines pour éviter toute sollicitation brutale du genou. Des antidouleurs sont administrés pour soulager la douleur et des préparations visant à reconstituer le cartilage sont également proposées.
Deux visites de contrôle sont habituellement nécessaires : une à 8 jours pour le changement de bandage et une autre à 15 jours pour le retrait des sutures.
Rééducation et physiothérapie
La rééducation est cruciale pour assurer une bonne guérison après une TPLO. Dès la troisième semaine postopératoire, l'hydrothérapie est recommandée pour favoriser la récupération. Une dizaine de séances sont idéales pour optimiser la guérison et renforcer les muscles autour de l’articulation du genou.
Dès la cinquième semaine, lorsque l'os est bien cicatrisé, des exercices progressifs peuvent être introduits pour solliciter doucement l'articulation et favoriser la mobilité. De légers mouvements quotidiens, augmentés progressivement, aideront votre chien à retrouver sa pleine mobilité. Ce type d'exercice permet également de préserver et de renforcer les muscles, accélérant ainsi la guérison.
Bilan radiologique et retour à l’activité
Un bilan clinique et radiologique est effectué un mois après l’opération pour évaluer la cicatrisation et permettre une reprise partielle de l'activité. À partir de la cinquième semaine postopératoire, dans la plupart des cas, votre chien peut commencer à marcher pendant environ 30 minutes, à un rythme modéré (pas ou petit trot).
Le bilan radiologique à 8-10 semaines permet généralement de confirmer la cicatrisation complète de l'os, marquant le retour à une activité normale. Une fois l’os cicatrisé et la douleur disparue, votre chien pourra reprendre une activité normale, y compris le sport, sans restriction.
Résultats de la TPLO
Les résultats de la TPLO sont généralement excellents, même chez les chiens souffrant de gonarthrose (arthrose du genou) avancée avant l’opération. Avec une rééducation appropriée et un suivi post-opératoire soigné, la plupart des chiens récupèrent pleinement et retrouvent une qualité de vie optimale.
Avantages de la TPLO pour le chien
Le traitement par TPLO présente de nombreux avantages :
- grâce à la fixation par implant, l’os peut être de nouveau légèrement sollicité juste après l’intervention ;
- les chiens avec un ligament partiellement déchiré peuvent aussi être opérés avec cette technique. Des dommages et douleurs consécutifs peuvent ainsi être évités ;
- la technique de la TPLO peut, en principe, être utilisée pour tous les chiens, quelle que soit leur taille.
Complications possibles après une TPLO chez le chien
Après une TPLO, il peut arriver que l’os tarde à guérir ou que l’implant se desserre. Des infections de plaies, une inflammation du tendon rotulien ou des lésions méniscales peuvent aussi survenir et nécessiter une nouvelle opération. Ces complications concernent jusqu’à 14 % des chiens opérés.
Coûts d'une TPLO chez le chien
Les coûts de la TPLO se composent de différents éléments : la prestation vétérinaire en tant que telle, mais aussi les médicaments, les pansements et le matériel de suture et, bien évidemment, les soins post-opératoires. Si vous avez des questions sur les coûts de la TPLO pour la rupture des ligaments croisés chez le chien, posez-les à votre vétérinaire qui vous informera volontiers.
Autres opérations des ligaments croisés chez le chien
La TPLO n’est pas le seul traitement possible de la rupture des ligaments croisés. Les autres opérations des ligaments croisés chez le chien sont la technique de la Tibial Tuberosity Advancement (TTA chez le chien) et plusieurs opérations de remplacement du ligament. Ces dernières visent à remplacer le ligament déchiré ou à modifier la capsule articulaire de l’articulation du genou, afin qu’elle le stabilise.
Vue radiographique préopératoire de profil du grasset gauche montrant une ostéophytose périarticulaire marquée
Vue radiographique préopératoire de face du grasset gauche montrant des signes de synovite (en lien avec la rupture du ligament croisé crânial diagnostiquée) et une ostéophytose périarticulaire marquée
Vue radiographique de profil du grasset gauche suite à la réalisation d'une TPLO dans le traitement d'une rupture du ligament croisé crânial
Vue radiographique de face du grasset gauche suite à la réalisation d'une TPLO dans le traitement d'une rupture du ligament croisé crânial