Chirurgie auriculaire #
La chirurgie des oreilles peut s’avérer nécessaire en cas d’otites chroniques (inflammations de l’oreille) graves ne répondant plus au traitement médical. Lorsque l’inflammation devient importante, le conduit auditif peut se rétrécir ou se déformer, rendant les soins inefficaces et favorisant les infections profondes.
Selon le stade de la maladie, la chirurgie peut consister en une ablation partielle du conduit auditif (latéralisation ou résection du conduit), ou en son retrait complet (ablation totale du conduit auditif externe avec ouverture de l’oreille moyenne). Cette dernière procédure est réservée aux cas les plus avancés, souvent douloureux ou infectés de manière chronique.
Les tumeurs, polypes (masses bénignes dans le conduit) ou kystes peuvent également nécessiter une intervention chirurgicale d’exérèse.
Concernant le pavillon de l’oreille (partie visible externe), une chirurgie peut être pratiquée pour traiter les othématomes (accumulations de sang entre la peau et le cartilage, souvent consécutives à des secouements de tête ou à des grattages répétés). Le chirurgien draine alors l’accumulation et met en place des sutures internes pour recoller les feuillets peau-cartilage, prévenant la déformation de l’oreille.
Des interventions sont également réalisées pour retirer des tumeurs ou des lésions cutanées sur cette zone.
Un suivi postopératoire attentif (surveillance de la douleur, nettoyage, protection contre le grattage) est essentiel pour une bonne cicatrisation et éviter les récidives.
Chirurgie nasale #
Les chirurgies du nez peuvent viser à améliorer la respiration ou à investiguer des affections internes.
L’une des plus courantes est la rhinoplastie fonctionnelle (ou élargissement des narines) pratiquée chez les animaux atteints du syndrome obstructif des voies respiratoires des races brachycéphales.
Les races brachycéphales (au nez court et à la tête plate) comprennent notamment le Bulldog Anglais, le Bouledogue Français, le Carlin ou encore, chez le chat, le Persan, l’Exotic Shorthair et le British Shorthair. Chez ces animaux, les narines étroites et le voile du palais allongé peuvent entraver le passage de l’air, entraînant des ronflements, une respiration difficile et une intolérance à l’effort.
L’intervention consiste à élargir chirurgicalement les narines pour faciliter la ventilation. D’autres chirurgies complémentaires comme le raccourcissement du voile du palais peuvent être indiquées pour rétablir un flux d’air normal.
Des biopsies ou des rhinoscopies (exploration interne du nez à l’aide d’une caméra) peuvent également être réalisées afin de rechercher des corps étrangers, des inflammations chroniques ou des tumeurs nasales.
Chirurgie de la gorge et du cou #
Certaines affections de la gorge et du cou chez le chien et le chat nécessitent une prise en charge chirurgicale spécialisée :
- Polypes nasopharyngés : excroissances bénignes situées entre le nez et la gorge, provoquant gêne respiratoire, éternuements ou ronflements. Ils sont retirés chirurgicalement, souvent par voie buccale ou auriculaire, selon leur position.
- Paralysie des cordes vocales (ou laryngée) : entraîne une ouverture insuffisante du larynx lors de la respiration, pouvant provoquer des difficultés respiratoires graves. La chirurgie vise à élargir le passage de l’air (procédure de latéralisation du cartilage aryténoïde).
- Corps étrangers pharyngés : objets comme des morceaux de bois ou d’herbe pouvant se loger dans la gorge et causer des abcès ou inflammations. L’extraction chirurgicale est parfois nécessaire.
- Rallongement du voile du palais (ou palais mou allongé) : problématique fréquente chez les chiens brachycéphales, le palais peut obstruer partiellement le larynx et gêner la respiration. Le raccourcissement chirurgical du voile permet de rétablir un passage d’air fluide vers la trachée.
Ces chirurgies requièrent une anesthésie générale sécurisée et une surveillance étroite du réveil, car les voies respiratoires supérieures sont directement concernées. Une hospitalisation courte est souvent nécessaire pour garantir une reprise normale de la respiration et de l’alimentation.
